Il y a une chose à savoir sur le millésime 2020, c’est qu’il a été très précoce ! Sommes-nous victimes du réchauffement climatique ? C’est certain ! L’hiver a été particulièrement chaud, ce qui a provoqué un débourrement des vignes avec 15 jours d’avance par rapport à la moyenne.
Du fait de ce départ précoce, nous avons malheureusement eu des dégâts de gel. Beaucoup de parcelles en blanc sont situées dans des terroirs frais et gélifs, et nous avons quasiment perdu la moitié de la récolte au château des Demoiselles.
Le printemps a été chaud et pluvieux ce qui a permis une bonne pousse de la vigne mais aussi une forte pression des maladies comme le mildiou (sauf sur les cépages résistants bien sûr ! ).
L’été a été très sec. Tellement sec que les vignes ont été bloquées en maturité à cause du stress hydrique. On pourrait dire que la vigne se met en ‘apnée’ : elle ne respire plus par ses pores pour éviter de relâcher de l’eau dans l’atmosphère, elle ne peut donc pas faire de photosynthèse qui permet d’accumuler des sucres.
Nous avons eu la chance d’avoir des nuits fraîches au mois d’août, qui ont permis de débloquer les vignes stressées.
Les vendanges ont commencé le 25 août avec les Sauvignons Blancs au Château Larroque.
Le beau temps s’est maintenu pendant toutes les vendanges. Le climat s’est rafraîchi, surtout la nuit. Cela a permis une bonne accumulation des anthocyanes dans la pellicule, ainsi qu’une bonne synthèse des composés aromatiques.
Du fait des aléas climatiques du début de campagne et des fortes chaleurs, 2020 a été un millésime à faible rendement et à forte teneur en alcool. Les rendements ont été de 50 hl/ha en blanc et 41 hl/ha en rouge. Au chai, les équipes changent aussi leurs pratiques de vinification, comme en témoigne Rémy Combret, notre maître de chai :
« Nous avons dû nous adapter à ces fortes teneurs en alcool, pour cela nous avons cherché une extraction moins poussée des raisins pour éviter de faire des vins trop lourds. Nous avons favorisé des séries de remontage plus fréquentes mais beaucoup plus courtes ».
Sur nos vignobles de la rive droite, le constat est encore meilleur. Eric Fuzeau, notre responsable technique Rive droite, en témoigne : « C’est un millésime qui a été technique et difficile, mais le jeu en valait la chandelle car c’est l’un des millésimes les plus qualitatifs qu’il m’ait été donné de faire au Château Plaisance et au Château Jacques Noir».
Ce sont tout de même 12 cépages qui ont été récoltés en 6 semaines. Jérémy Ducourt est très satisfait de la qualité de sa récolte :
« Nous sommes particulièrement contents des rosés cette année, qui sont très aromatiques et qui ont une bonne fraîcheur. Pour les rouges, nous ne sommes pas à la fin du processus de vinification et de vieillissement mais nous savons déjà que la concentration des vins permettra un haut potentiel de garde. 2020 est un millésime de grande qualité ! »